L’équitation française, un patrimoine vivant, et pour vous Alizée Froment ?
Alizée Froment est artiste cavalière.
– Quel est votre parcours équestre ?
Petite, j’ai eu la chance de découvrir un éventail très large de toutes les disciplines équestres, mais surtout d’apprendre à profiter des moments simples partagés avec les poneys. Ces souvenirs-là sont toujours restés ancrés en moi. La compétition est venue dans ma vie un peu malgré moi, mais je me suis prise au jeu et ai passé 15 ans en équipe de France. A l’obstacle d’abord, en dressage ensuite, tout en faisant des spectacles à travers l’Europe en parallèle. Au fur et à mesure, la petite fille au fond de moi a refait surface. J’ai eu besoin de retrouver mes racines, les jeux, plus de liberté d’être. De là sont arrivés progressivement le travail en licol, puis en cordelette et le travail à pied. Depuis bientôt 10 ans, je cherche à repousser chaque jour les limites de ma compréhension physique et mentale de chaque cheval qui croise mon chemin pour pouvoir les accompagner et les aider au mieux sur le leur. J’ai aussi la chance d’avoir rencontré des gens formidables à travers le monde avec lesquels nous ne cessons de chercher encore et toujours à améliorer le lien qui lie l’homme aux chevaux, en joignant et partageant nos parcours, nos sensibilités et nos découvertes pour progresser ensemble vers de nouvelles possibilités.
– Quels sont les principaux principes qui guident votre pratique ?
– « Tenter d’être le mentor sur lequel mes chevaux peuvent s’appuyer au quotidien pour devenir la meilleure version d’eux-mêmes, pour eux-mêmes et par eux-mêmes. » est la phrase qui guide mon travail au quotidien auprès d’eux.
– Amener le cheval à avoir une connaissance de ses émotions et de son corps, ainsi que les clés pour dépasser ses faiblesses, afin qu’il puisse trouver une autonomie et donc une certaine forme de responsabilité et de choix dans son travail ainsi que dans son quotidien.
– Si en dressage on se focalise très souvent sur l’activité des postérieurs, le temps et le travail à pied m’ont amenée à penser que le garrot et les épaules du cheval sont le gouvernail de ses émotions et de ses blocages. Les libérer est donc pour moi une priorité de chaque jour afin que le cheval puisse fonctionner avec le plus de confort et de sérénité possibles.
– 3 conseils que vous donneriez aux autres pratiquants ?
– Se remettre en question chaque jour.
– Conserver cette curiosité qui amène à pousser de nouvelles portes et à trouver de nouvelles clés de compréhension.
– « United we stand, divided we fall ». Bâtir des ponts entre les gens et ouvrir un dialogue constructif, plutôt que d’ériger des murs en se repliant sur soi. La seule chose qui est certaine, c’est que personne ne détient la vérité. Chaque cheval incarne sa propre vérité.


