Roi René d’Anjou (1409 – 1480)
« Le Roi au cœur d’amour épris ».
Le « Traité de la forme et devis des tournois » du roi René d’Anjou décrit des jeux d’exercice où s’affrontaient deux camps. Magnifiquement illustré, ce livre de 1457, présente les équipements, harnachements, cortèges, et le déroulement des tournis. De Londres à Paris, de Tours à Lille, Arras, Saumur, Florence, … ces spectacles festifs et politiques attiraient un large public venu pour admirer, au son des tambours et trompettes, le cérémonial de chevaliers qui se battaient pour l’amour de leur dame.
Les couleurs sont partout : codifiées comme le rouge des juges, ou le velours cramoisi des pages, et dans les armoiries signe de reconnaissance de chevaliers masqués derrière le heaume. Même si on ne se battait pas à mort dans ces Tournois et Pas d’arme, ils étaient dangereux.
L’apparition de la lance va changer ces combats de groupe pour devenir des joutes où l’on doit « rompre en lice » contre un adversaire ; créant un besoin de précision dans la conduite du cheval. Les accidents seront nombreux jusqu’à la mort tragique du roi Henri II en 1559, à Paris comme le décrit madame de La Fayette dans la Princesse de Clèves. Accident qui entraînera l’interdiction définitive des joutes.
Ces « jeux » évoluent vers un genre moins brutal de spectacle équestre, avec les carrousels, « forme adoucie des tournois » selon Voltaire. L’esprit de compétition va perdurer à travers eux tout en reflétant un nouveau modèle social qui s’exprime dans les jeux d’adresse et d’expression centrés sur le paraître et l’élégance qui conduit à une maîtrise affinée du cheval, ainsi nait l’art équestre.
Lien vers quelques gravures du Traité du Roi René
L’accès au Traité des tournois du Roi René (via BnF) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84522067