L’équitation française, un patrimoine vivant, et pour vous Sophie Bienaimé ?
Sophie Bienaimé est Directrice équestre et artistique du Musée du Cheval de Chantilly
– Quel est votre parcours équestre ?
Je suis née dans une famille de cheval, mon père était écuyer, maman instructrice. Mes parents avaient trois centres équestres avant qu’ils ne créent le Musée vivant du cheval en 1982.
Jusqu’à mes 15 ans j’étais donc une petite élève de centres équestres ayant fait quelques compétitions de saut d’obstacles mais pas vraiment faite pour cette discipline.
Lorsque le musée s’est créé, j’ai eu la chance d’apprendre sur Tafarito, un cheval hispano-arabe entièrement dressé à la haute école. Avec lui, je me suis initiée à la monte en amazone. Puis je me suis formée avec d’autres professeurs, Michel Henriquet, les écuyers de Cadre noir Olivier Puls et Laurence Sautet, le juge international de dressage Bernard Maurel. Parfois avec Jean-Pierre Tuloup, (juge de dressage et ex du Cadre noir également) lorsqu’il assiste à un de nos spectacles et me donne quelques conseils pendant me détentes. En ce moment je suis suivie par Alizée Froment, exceptionnelle cavalière et femme de cheval.
– Quels sont les principaux principes qui guident votre pratique ?
Monter dans la joie et avec le plaisir d’apprendre toujours quelque chose, tant pour moi que pour mon cheval, tout en sachant m’arrêter rapidement dès qu’il a compris un nouvel exercice. Même si cela peut être frustrant, je préfère revenir le lendemain avec le sourire et l’envie de continuer notre travail ensemble.
Ne jamais travailler mon cheval lorsque je suis fatiguée. Je peux le monter, mais je ne lui demande rien de spécifique, de peur de ne pas être juste dans mes demandes. Dans ces moments-là, j’emmène mon cheval en forêt pour me (nous) ressourcer et retrouver de l’énergie.
Enfin, chercher une connexion profonde avec mon cheval, le comprendre et former un véritable couple ensemble. Cette quête prend du temps, mais elle est passionnante.
– Quels sont les 3 conseils que vous donneriez aux autres pratiquants ?
– Travailler sa position : Il est crucial de veiller à sa position pour éviter les gestes maladroits. Une mauvaise assiette peut provoquer des douleurs dans le dos, tandis qu’une mauvaise main peut entraîner des problèmes de bouche chez le cheval.
– Se remettre constamment en question : Il est essentiel de rester ouvert à la critique et d’apprendre de chaque expérience. La recherche constante de connaissances et de compétences nouvelles est un pilier fondamental de l’amélioration.
– S’amuser à cheval : Gardez la passion vivante en découvrant la discipline équestre qui vous attire vraiment et en montant avec conscience. Cela demande du temps et de l’engagement, mais cela est bénéfique non seulement pour vous, mais aussi pour votre cheval. Évitez de faire n’importe quoi et soyez toujours appliqué dans votre pratique.
(Photos©R&B Presse : Pascal Renauldon)


